Mon travail est traversé par cette question fondamentale : de quoi me souviens-je vraiment ?
Je m’interroge, à travers les paysages que je croise et ceux qui résonnent en moi, notamment ceux de la Colombie, sur ce que l’on retient et ce qui s’efface, sur la manière dont un souvenir se déforme, se réinvente au fil du temps. Mes peintures ne sont pas une reproduction fidèle de la réalité, mais plutôt des paysages intérieurs, ceux d’une mémoire en reconstruction constante.
L’image finale devient alors un souvenir en apparence complet, mais en vérité, elle est faite de fragments, d’inversions et de glissements subtils, comme si la mémoire elle-même jouait à brouiller les repères.
Ce qui m’importe n’est pas de figer un instant précis, mais de révéler le processus même de la mémoire, qui n’est jamais une addition d’images nettes, mais plutôt une perte continue, un filtre qui ne laisse passer que quelques fragments choisis. Dans mes œuvres, j’essaie de capturer ce qui se met en place pour reconstituer un souvenir, pour combler, remplacer ou réparer ce qui s’est effacé.
Cela se traduit souvent dans mes toiles par des formes géométriques ou des éléments abstraits qui viennent dialoguer avec les paysages, notamment ceux de mes souvenirs Colombiens et des racines du pays d’origine de mes enfants. Ces formes deviennent partie intégrante de mes compositions, représentant à la fois tout ce qui disparaît dans l’oubli et tout ce que l’imaginaire recrée. Les couleurs vives, inspirées par la force et la résilience de la Colombie, viennent sublimer ces fragments, apportant une dimension vibrante à ce processus de réinvention de la mémoire.
Voici ma première œuvre, le démarrage d’une série ….
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