Lorsque nous pénétrons dans l’univers de cette artiste, nous caressons les complexités de l’âme humaine, les empreintes et les traces du passé, du présent, et du monde en devenir. Le cœur de la vie bat dans ses peintures où s’entremêlent des instants fragmentés mais toujours en mouvance.
Anne-Sophie Larcena façonne des histoires en rhizome, tresse son œuvre entre illusion et réalité. Sa démarche : entrelacer la photographie et la peinture, tisser des allers-retours au gré des sérendipités, offrir un dialogue entre l’impermanence et le vivant. La figuration danse avec l’abstraction, les toiles sont floues, les personnages et les paysages vaporeux.
Dans ses recherches, l’effacement de la figure humaine et le paysage en mouvement sont explorés à travers la fragmentation, l’hybridation et la déformation. Le recouvrement partiel ou total prend une place prépondérante sur la toile. Comme pour mieux exorciser le temps qui file, elle élabore des scénarios avec des enchevêtrements, des assemblages, des dédoublements et des jeux de miroir : on devient spectateur de ces métamorphoses .
Elle recouvre ses peintures de plusieurs couches d’acrylique, ajouté de glacis et d’autres couches, afin de révéler progressivement l’image, comme une photographie en développement.
Elle détourne et retourne des situations en toute liberté, ouvre d’autres champs des possibles à la représentation du monde afin que le regardeur s’approprie et dessine son propre monde.
Astrid Desmousseaux
Journaliste